Ce n'est pas spécifique à notre metier, c'est juste pire dans le notre parce que la loi le permet.
On constate bien que la valeure du terme engagement et ce dans tous les domaines est complètement galvaudée.
Notre difficulté c'est que nous ne sommes pas à armes égales car en tant que pro petite enfance nous sommes formés et donc formatés à placer en premier l'interet de l'enfant qui doit rester superieur et nous ne pouvons en tant que pro ignorer l'importance de la regularité, de la stabilité, du lien que tisse l'enfant pour être sécure.
Ainsi donc là où une Famille va se convaincre que ses changements personnelles à sa petite personne exclusivement, entrainant de fait des changements pour leurs enfants, seront néanmoins surmontables puisque c'est pour le "bien" d'un membre de la Famille et il y a une certaine logique la dedans, y compris pour l'interet de l'enfant.
Nous savons que s'il y a un moment où les priorités sont revisées c'est très souvent à la naissance d'un bébé (nombreuses sont d'ailleurs les AMs qui ont embrassé cette carrière à la faveur de la naissance de leur propre bébé, entrainant donc un changement pour toute sa famille aussi) et ce n'est pas nouveau.
Ce qui est remarquable par contre c'est la fréquence de changements, depuis le COVID on a vu et voit encore beaucoup d'adultes qui changent et rechangent encore de vie professionnelle, de famille aussi. Et là où c'était entendable parce que murement reflechi de tous les tenants et aboutissants à présent on a de plus en plus souvent affaire à de nombreux changements et c'est bien le nombre qui soulève question.
Ce fait n'est pas nouveau et c'est d'ailleurs pour ça que pendant longtemps, jusqu'à il y a une quinzaine d'années environ, on estimait le nombre de place chez l'AM par le nombre de contrat, interdisant de fait de compléter un temps partiel, dans le but de permettre aux Parents dont les besoins changeaient d'avoir bien la dispo de son AM.
Ca a changé quand les PE (et la CAF payant les aides) se sont plaint de ne pas trouver d'AM qui acceptent un temps partiel et que les AMs se plaignaient d'un salaire trop bas si elles acceptaient un temps partiel. Economie et politique ont changé ça... ce qui a d'ailleurs entrainé aussi l'ouverture à la 4 eme place au lieu de 3 maxi chez l'AM.
Que faire?
Hors mis de la pedagogie pour expliquer clairement aux PE l'importance du lien tissé, de l'engagement pour proteger ce lien et donc l'interet de l'enfant, rien de plus tant qu'on continuera d'autoriser qu'on soit licenciée sans motif reel et serieux.
Mais est ce que veritablement l'empechement de rompre un contrat d'AM au profit d'un autre mode d'accueil protegerait l'AM ET l'enfant? Pas si sur...
Et puis il y a la necessité réélle: une famille a besoin d'un mode d'accueil pour reprendre un travail mais si elle annonce qu'elle prevoit un changement possible combien d'AMs vont ouvrir leur porte?
Moi la première pas sur que...
Sauf que la réalité c'est que personne ne pourra obliger une personne à être sincère. Et même si au moment où elle le dit et l'écrit les choses peuvent changer ensuite et donc même si ce n'était pas prémédité ça ne change rien pour l'enfant, le changement va se produire.
Donc la pedagogie pour expliquer ce qu'est l'interet de l'enfant pour eviter le plus possible des changements tous les 4 matins pour lui (et au bout du compte pour nous) mais...
Voilà aussi pourquoi je negocie systématiquement un préavis plus long, une indemnité de rupture sans delai d'ancienneté, c'est moche de devoir passer par l'argent pour enterriner un peu mieux la notion d'engagement mais...