Il pleure si je suis assise

[Par-ci Par-là]

Bonjour


Eh oui c'est bizarre mon titre, j'en ai bien conscience en l'écrivant mais justement je m'interroge beaucoup sur le comportement de cet enfant et j'aimerai savoir si ça vous est déjà arrivé

J'accueille un petit de 2 ans depuis ses 3 mois. Enfant très calme mais super sensible, depuis toujours il panique et pleure lorsqu'il y a un peu d'agitation (un autre enfant qui court par exemple ou qui parle un peu fort). Bon ça allait quand même, ça reste gérable à la maison (en sortie c'est une autre histoire mais bref).

Là il a fait sa rentrée chez moi après une absence de plusieurs semaines pour les congés d'été. Pour la première fois il pleure à la séparation. Je ne m'en étonne pas, c'est assez habituel après les congés et ça va passer.

Ce qui me perturbe, c'est son comportement vis à vis de moi. En fait depuis son retour je dois toujours être... Debout ! Habituellement je lance les jeux et au bout d'un moment je me met en observation. J'ai un petit fauteuil au sol pour être bien installée. Dès qu'il voit que je m'assoie, c'est la crise ! Il crie, il pleure, il se jette par terre... Il vient me chercher et me tire par le bras ou se jette sur la porte et appelle sa maman. Il a tendance aussi à le faire si je me detourne de lui pour m'occuper d'un autre enfant mais c'est moins violent quand meme. Il a vraiment un problème avec la position assise ahah. J'essaye de lui faire comprendre que même dans cette position, je suis quand même attentive. Qu'il peut jouer tout près de moi s'il veut (même si ça n'a pas l'air de le déranger de jouer loin tant que je suis debout...) mais rien ne marche.


Qu'en pensez vous ? Intuitivement j'ai tendance à y voir le comportement d'un enfant qui a passé tous les congés à être au centre de l'attention et qui peine à revenir à la vie en communauté. Je me dit aussi qu'il a prit 2 ans et que c'est peut être un désir de contrôle de l'autre qu'il faut alors réfreiner gentiment... Du coup pour l'instant j'ai pris le parti d'ignorer son comportement mais ai-je raison ? Est ce que je passe à côté de quelque chose d'autre ? J'ai du mal à le cerner là... Vous feriez quoi ? Je n'en ai pas encore parlé avec la maman, il n'est revenu que depuis une semaine donc j'attend un peu mais je commence à m'inquiéter car son comportement embête les autres accueillis qui voudraient jouer en paix.

 

[zelande]

Tu ne vas pas rester debout toute la journée, donc, tu continues à lui expliquer que rester debout, ça te fatigue, dis lui que ça te fais mal aux jambes, mais que tu es là....
Parles en avec la maman, il y a peut être une raison bien concrète
Attend encore 1 semaine, qu'il se refasse au rythme
Et si après tout ça il continue, sois ferme. Les copains n'ont pas à subir ses crises et tu n'as pas à plier à ses désirs, alors ou il se calme, ou il va faire sa crise plus loin

 

[Euphrasie]

Bonjour @Par-ci Par-là

Est-ce que cet enfant de 2 ans est rentré dans le langage ?

Ce que j'en pense...

... Une semaine, c'est tôt pour que cet enfant réussisse à réguler ses émotions qui sont peut-être liées, réactivées en partie à cause de la séparation avec sa famille.
Retrouver ses habitudes, ses rituels, à votre domicile, lui demande surement beaucoup d'efforts.
À cet âge, l'enfant conscientise mieux la séparation, ce qui peut être douloureux.

Le problème n'est pas que cet enfant pleure lorsque vous êtes assise, "le problème" c'est qu'il pleure. Je mets des trémas car, pleurer n'est absolument pas un problème, mais un besoin.

Prendre le parti "d'ignorer son comportement", oui, mais pas les émotions qui les accompagnent..

Plutôt que de chercher à le cerner, , il faut chercher à aider cet enfant dans ces tempêtes émotionnelles.

Cet enfant a besoin peut-être :
- d'être réassurer sur le maintien de l'attachement de ses parents pendant sa présence chez vous et sur leur retour.
- de se sentir compris dans son "trouble", écouté en reconnaissant verbalement, sa peur, sa tristesse, sa colère, et d'être câliné
- que vous l'autorisez sans jugement (que vous soyez debout ou assise ) à se réguler avec ses pleurs
- que vous le soutenez avec votre patience dans sa difficulté qui sera passagère



​

 

[Par-ci Par-là]

Ah non c'est sur que je n'ai pas l'intention de rester debout toute la journée je lui explique déjà que j'ai besoin de m'asseoir car c'est plus confortable mais bien sûr quand il est dans sa crise la communication n'est pas possible.

Euphrasie : oui j'ai bien conscience qu'une semaine c'est vraiment trop tôt, ça va certainement évoluer au fil des jours (et se résoudre j'espère) mais je trouve ce comportement tellement étonnant que je voulais en discuter et avoir des avis. Je n'avais jamais vu ça donc je ne sais pas très bien comment réagir.

Je verbalise beaucoup, j'explique que maman est partie travailler et qu'elle va revenir, je répète cette phrase à longueur de temps et il commence à la répéter aussi à sa façon. Car oui, il parle mais c'est encore le tout début. Pour l'instant il s'exprime encore presque exclusivement par les pleurs, les mots qu'il connait sont plus "descriptifs" (chat, lapin, dodo...) mais ça évolue super vite. J'aime cet âge pour ça !
Malheureusement quand il est dans cette tempête comme vous le dites, rien ne trouve prise. Les mots ne l'atteignent pas, il ne veut pas être touché et de met à crier si je propose un jouet pour détourner son attention. La seule chose qui le calme, c'est si je me lève. Dans ce cas il retourne jouer tranquillement et ça recommence dès que je fais mine de me rasseoir je veux bien faire preuve de patience mais je ne veux pas lui donner l'impression de céder non plus car j'ai peur que sinon son comportement s'installe plutôt que de n'être que passager...

Edit : j'ai oublié de vous remercier toutes deux de prendre du temps pour me répondre

 

[zelande]

Les enfants ont parfois des réactions tellement surprenantes!!
J'ai eu un loulou, mais il était beaucoup plus jeune, qui a une une période d'angoisse de la séparation assez intense et qui a duré. Vers 1 an, quand j'étais assise au sol avec eux, ce petit devait être sur mes genoux, pas à coté, mais assis sur moi. Au bout d'un moment, j'avais mal aux genoux , j'écartais donc les jambes pour me soulager. il était donc toujours contre moi, mais les fesses au sol. Cela ne lui convenait absolument pas et il se mettait à hurler. Comme ça ne passait pas même après plusieurs semaines, j'ai arrêté de m'assoir avec eux et je me suis fâchée quand il piquait sa crise pour se mettre sur mes genoux ( je lui parlais tout le temps, le prenais à bras régulièrement....) Période compliquée mais il a fini par comprendre que je n'avais pas que lui à câliner et que je ne m'éloignais jamais plus loin que la cuisine ou les toilettes et que je ne cesserai pas toute activité dès qu'il le voulait. Je le rassurai par un bisou, une caresse, c'est tout. Chez lui, sa mère trainait la chaise haute ou le tapis de jeu partout où elle allait, salle de bains, toilettes, même pour juste aller chercher quelque chose dans la pièce d'à coté

 

[Griselda]

Et oui il est souvent difficile de savoir le pourquoi du comment.

Ici tu décris un petit aux émotions importantes depuis toujours (quelle en est la raison, s'il y en a une?).
Il part en vacances et à son retour lui voilà un nouveau "rituel" qui le rassurre: Nounou devrait rester debout.
Pourquoi?
Quel symbole pour lui?
On aurait envie de supposer que les Parents seraient responsables de ce changement, en ayant "trop" été focus sur cet enfant.
Mais la réalité est qu'on n'en sait rien.
Peut être qu'au contraire ses Parents étaient plutôt toujours occupés, donc debout, en action?
Et peut être que ça n'a strictement aucun rapport, qui peut le savoir?
Peut être que si Nounou s'assied au sol alors ça veut dire que le retour des Parents sans pas pour tout de suite, c'est dans longtemps alors que tant qu'elle est debout c'est qu'elle est prête à aller ouvrir la porte d'entrée et la bonne nouvelle du retour des Parents?

Alors oui si d'ici quelques jours pas d'amélioration il va être interressant de savoir s'il agit de même chez lui et si oui quelle réponse des PE pour essayer de décrypter ce que se figure ce loulou.

En attendant, comme toujours, on part de ce que L'enfant connait et apprécie pour ensuite lui proposer petit à petit une évolution vers ce que nous aimerions.
Bien sur si on a à s'occuper d'un copain on va le faire même si ça ne lui plait pas. On peut l'avertir qu'on va faire ceci ou cela avec le copain Robert, que s'il le veut il peut d'ailleurs nous accompagner... mais dans le calme car si c'est trop inquiétant pour lui au point d'avoir besoin de crier, faire du vacarme dans toutes les oreilles alors il pourra exprimer son émotion... mais plus loin des oreilles des autres qui eux n'aiment pas avoir mal aux oreilles.
Petit à petit de plus en plus souvent, longtemps, on va tout de même s'asseoire mais pourquoi pas au départ plutôt en hauteur et non au sol avant de s'asseoire sur une petite chaise et ensuite seulement au sol.
Et bien sur on continu de lui parler: oui les vacances avec Papa et Maman c'était super, oui tout le monde normalement aime les vacances (c'est rassurant!) mais oui aussi pour apprécier les prochaines vacances on va quand même revenir vers le quotidien du travail qui n'est d'ailleurs pas QU'une obligation mais aussi un plaisir de retrouver les collègues et de s'entre aider, tout comme ici chez Nounou on s'entre aide tous pour apprendre à grandir. Et comme d'habitude tous les soirs après avoir bien joué on retrouve papa et Maman.

 

[Par-ci Par-là]

Merci beaucoup pour vos réponses, même si effectivement je me rend bien compte qu'on ne peut pas comprendre exactement ce qu'il se passe dans sa tête

Ce que faisait ce petit garçon qui ne voulait pas avoir ses fesses par terre se rapproche beaucoup de ce que je vis en ce moment Zelande je trouve ! C'est vraiment déstabilisant car en tant qu'adulte on a du mal à tolérer cette exigence très rigide. On a nos limites aussi et c'est dur de faire concilier le tout.

Griselda, il ne m'était pas venu à l'esprit qu'il pouvait y avoir autant de pistes et d'explications possibles. Je vais voir s'il y a une amélioration d'ici la fin de semaine prochaine avant d'éventuellement commencer à interroger les parents. Par contre pour ce qui est de s'asseoir plus en hauteur, j'ai déjà tenté le coup (chaise et aussi m'asseoir ailleurs, notamment au milieu d'eux) et raté ! Je crois que moi et mes autres accueillis ont va devoir se faire à l'idée d'avoir un peu mal aux oreilles pendant encore un moment... Pourvu que ça ne s'éternise pas