🍼 Référentiel Qualité 2025 : un projet ambitieux… et une bonne dose d’idéalisme

Le nouveau Référentiel national qualité de l’accueil du jeune enfant est officiellement sorti. Publié en juillet 2025 par le ministère des Solidarités et des Familles, il vise à harmoniser les pratiques professionnelles dans tous les types de modes d’accueil : crèches, micro-crèches, assistants maternels, etc.
Le texte met en avant des principes forts : respect du rythme de l’enfant, inclusion, coéducation avec les familles, amélioration continue. Sur le papier, l’intention est claire : élever la qualité de l’accueil partout en France.
Mais sur le terrain, les réactions sont plus nuancées.

Un référentiel bien intentionné, mais très théorique​

Dès sa parution, de nombreuses voix professionnelles se sont élevées pour dénoncer un décalage entre les recommandations du texte et la réalité du quotidien.

Trois critiques majeures reviennent souvent :​

1. Des attentes irréalisables
   Le référentiel pousse très loin l’individualisation, à tous les niveaux (activités, transitions, rythmes, émotions...).
   Problème : quand on est seul avec 3 ou 4 enfants, tout faire “sur mesure” devient vite un casse-tête.

1. Un langage technocratique
   Le document est truffé de termes flous ou pompeux (“co-construction”, “expériences signifiantes”, “enfant-sujet”...)
   Beaucoup ont le sentiment qu’il a été rédigé dans des bureaux, loin des biberons, des pleurs et des couches.

1. Des responsabilités accrues, sans moyens supplémentaires
   Le référentiel parle d’accompagnement renforcé, d’observation fine, d’autoévaluation continue… mais aucune mesure concrète sur les salaires, les effectifs, ou les conditions de travail.

Le comité scientifique répond aux critiques​

Face aux nombreuses remontées, le comité scientifique à l’origine du référentiel, présidé par Boris Cyrulnik, a tenu à rappeler plusieurs points :

• Le référentiel n’est pas un texte contraignant, mais un cadre souple pour guider la réflexion.
• Les formulations volontairement larges sont faites pour permettre une adaptation locale.
• L’objectif n’est pas de “faire plus”, mais de mieux penser ce qu’on fait déjà.

Dans une note, le comité insiste :
« La qualité ne se décrète pas, elle se construit. Le référentiel est un outil d’accompagnement, pas un outil de contrôle. »
Il appelle aussi à des formations concrètes, du temps d’échange, et des outils adaptés, pour que le référentiel ne reste pas lettre morte… ou texte déconnecté.

Top 5 des recommandations les plus… surprenantes​

Certaines formulations du référentiel ont suscité de la perplexité, voire un certain amusement chez les pros. En voici 5 exemples concrets :

1. « L’enfant peut prendre des décisions concernant ses activités. »​

Très bien sur le principe.
Mais dans les faits, un enfant de 16 mois qui “choisit”, c’est souvent un enfant qui dit non à tout… puis lance un jouet au hasard.

2. « L’espace de sommeil peut être investi comme un espace de jeu. »​

Une phrase qui brouille les repères.
Un lit, c’est un endroit pour se reposer. Si on le transforme en coin d’exploration, la sieste devient une épreuve.

3. « L’enfant peut être associé à l’évaluation de la qualité de son accueil. »​

L’intention est belle.
Mais à 18 mois, sa contribution sera surtout non verbale. Très difficile d’en tirer un tableau de bord utile.

4. « L’enfant peut choisir de ne pas participer à une activité collective. »​

Ce refus doit être “accompagné activement”.
En clair : observer avec sérieux un enfant qui ne fait rien. Pendant que les autres demandent attention, jeux, sécurité…

5. « Les transitions doivent être anticipées, individualisées et progressives. »​

Idéal en théorie.
Mais quand on a trois enfants, deux bras et un accident de pipi à gérer, “l’individualisation des transitions” devient un luxe inaccessible.

Le Référentiel Qualité 2025 est un texte ambitieux, porteur de valeurs fortes, et il témoigne d’une volonté de valoriser la petite enfance. Mais il est aussi symptomatique d’un modèle de pilotage à distance, où les principes se heurtent à la réalité du terrain.

Ce n’est pas le contenu qui pose problème, c’est le décalage entre l’ambition et les moyens.
Les professionnels attendent moins de concepts, et plus de concret.
Moins de formules, et plus de reconnaissance.
Moins de référentiels, et plus de moyens.

Vous pouvez télécharger le référentiel ici :

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[mamytata]

Et comme d'habitude, toute une réflexion venant des livres et par des gens qui pour la plupart n'ont pas d'enfant ou ne sont pas sur le terrain.

Comment peut-on évaluer quelque chose que l'on ne connait pas ou peu ?????

Heureusement j'arrive à la retraite bientôt. Je n'en peux plus de cette surprotection autour de l'enfant.

Bientôt vous aurez une génération de sur assistés qui ne seront pas capables de réfléchir plus loin que leur nez.

 

[GénéralMétal1988]

Bonjour
Accompagner l'enfant dans son évolution et gérer ses émotions, on le fait toutes, je pense depuis belle lurette.
Moi, ce qui me gêne le plus ce sont les directives qui ne laissent plus la place au libre arbitre et qui sont à mon sens très intrusives.
A : la période de familiarisation : complètement différente du rythme que l'on nous conseillait auparavant avec un accueil progressif. Là, l'enfant doit venir accompagné de son ou ses parents, sur de grandes amplitudes....Hum, pas pour moi.
B : l'obligation sous entendue de devoir sortir en extérieur par tous les temps, hors alerte météo.
Ah ?? ben là, aujourd'hui (jour off pour moi), étant donné les trombes d'eau qui tombent depuis ce matin, il serait hors de question que je sorte avec mes loulous, sous capote pour eux, et moi tête baissée pour éviter le rinçage à l'eau de pluie sur le visage, avec les voitures qui passent et qui gentiment nous arrosent encore plus.
C : gérer nos produits ménagers, selon les normes actuelles avec des produits non agressifs, pfff on fait comment depuis le Covid ? et perso, les recettes de grand mère çà ne date pas d'hier !
D : éduquer nos employeurs à l'emploi de contenants non plastiques;
E : s'investir dans l'accompagnement à la parentalité, mais à partir de quelles bases ? de compétences ?
G : l'accompagnement à la culture, la nature, faire entrer les petites collectes à la maison, insectes (vivants ? morts ?), ou autres.... J'ai vu l'autre jour sur un réseau une am qui indiquait aller au musée, sorties zoos et aquarium et j'en passe avec des loulous de moins de 3 ans ?
C'est top, (ou pas selon moi), mais içi mis à part l'éco-musée, qui je suppose n'est pas forcément ouvert le matin, je vais où ?
faire découvrir les arts plastiques, (pas trop de musique à priori), c'est bien, mais c'est forcément objectif non, ? perso, je ne sais pas expliquer les arts tels que le tableau de ceci, la sculpture de cela, et mon orientation sera évidente non ?
Bref, ce n'est pas ou plus mon métier, on s'oriente vers de l'enseignement, multi-thèmes, tant pour l'enfant que pour les parents, j'y vois une orientation vers une pensée unique.
Ce n'est que mon avis et je n'ai pas tout lu à fond, tant certains points m'ont énervée.

 

[MeliMelo]

Le titre est très bien trouvé, je trouve que le référentiel est très idéaliste pour ma part. On sent sur pas mal de sujets des gens déconnectés du terrain (pourtant paraît-il de nombreux pro de terrain l'ont co-construit...). Je ne l'ai que parcouru pour le moment. J'ai trouvé pas mal de choses bien cependant. J'essaierai de le lire plus en détail d'ici la fin de l'année.