Enfant qui tape et tire les cheveux

Nounoune

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9 Juillet 2022
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Bonjour, j'ai besoin de conseils : j'accueille un enfant depuis quelques mois ; il a un peu plus de 2 ans ; il tape son "copain" (2 ans également qui était présent chez moi avant lui). Il est le premier arrivé le matin ; dès que le copain arrive, il le tape (devant le papa ou la maman) ; dans la journée, il tape ou tire les cheveux (sans raison apparente) ; j'ai beau lui expliqué que ce n'est pas agréable pour le copain, que c'est interdit... J'en ai parlé avec les parents, ils me répondent que ça lui passera.... Petite précision, il tape aussi sa maman... J'ai essayé les livres à toucher en lui montrant comment faire "une caresse" et en lui disant que c'est plus agréable qu'une "tape". Je râle une bonne partie de la journée, je suis épuisée... Les parents de l'enfant "tapé" veulent que je démissionne. Avez vous des pistes... Merci pour votre aide.
 

Bonjour,

Un enfant qui tape peut aussi avoir besoin d'extérioriser des émotions ou des sortes de pulsions. En général, le détourner de sa "cible" en lui faisant des jeux style lancé de balle, ou déchirage de papier journal, ou des jeux de construction/déconstruction peuvent l'aider à se canaliser.

Si ça marche une fois, ça peut ne pas fonctionner les autres fois, mais il faut continuer car la régularité est la clé dans ces moments là.

Pour ce qui est des parents, j'avoue ne pas savoir vraiment quoi leur dire. Avez-vous posé des questions pour savoir comment ça se passe à la maison, savoir si les parents réussissent à lui faire changer ses idées et comment, non seulement ça créer un lien de confiance et d'intérêt chez eux mais vous, ça peut vous permettre de mieux comprendre et d'adapter votre façon de faire chez vous.
 
Bonjour
Bon courage, cet enfant à t-il acquis le langage ?
L'avez-vous interrogé sur ses actions.
Quant à vos autres employeurs, même si je peux comprendre leur désarroi, en aucun cas, ils n'ont à vous conseiller de démissionner, et puis quoi encore ?
Si à un moment donné leur enfant a aussi le même comportement ils apprécieraient que vous démissionnez ?
 
la premiere piste c'est la jalousie non ? on lui vole la vedette .
perso a part trouver la solution pour quil comprenne que tu ne prefere ni l'un ni l'autre.pas facile.
moi je sépare , chacun sa zone et je vois comment ca peu evoluer.
 

Moi aussi je les sépare, mais celui qui tape rejoint toujours le copain.
Je ne pense pas que ce soit de la jalousie car il tape aussi sa maman. Au départ je pensais qu'il essayait d'attirer mon attention mais je ne pense pas ; même si on lit une histoire, (assis tous les 3, moi au milieu), il lève la main soit pour taper le livre ou se "tortille" pour taper le copain...
Une collègue me parle de "troubles du comportement" ; lorsqu'on lui parle, il sourit même si je fais les gros yeux....
 
hum vaste sujet.
Avant d'aller chercher un "trouble du comportement" encore faut il en savoir un peu plus sur son histoire.
Depuis combien de temps est il chez toi?
Où etait il avant?
A t il des frères et soeurs?
Quelle réaction des Parents quand il frappe les autres et quand ils se font eux mêmes frapper?
En dehors de "ça lui passera en grandissant" car si oui ça devrait s'ameliorer en grandissant m'enfin ça ne se metarmophose pas par magie non plus, faut il que l'enfant entende de ses Parents que ce geste est INTERDIT, mais qu'il y en a plein d'autres qui eux sont autorisés si l'autre est d'accord.
Savoir si la tape est pour defendre son espace vitale, pour attirer l'attention, parce qu'il ne sait pas la différence entre le "gentil jeu" de bagarre avec Papa et le calin, ou bien parce qu'il est inquiet (de ne pas avoir sa place), triste, en colère ou même joyeux (ça deborde) et selon les cas la réponse sera différente, une seule reste à l'identique: c'est INTERDIT.
On peut dans certains cas comprendre mais pas accepter.
Et quand j'éloigne un recalcitrant pour faire redescendre la pression il est surveillé et empeché immédiatement de refaire sa règle donc non il ne va pas rejoindre le copain tant que je ne l'ai pas autorisé.
le fait qu'un enfant souri quand on l'enguirlande ne veut pas dire qu'il a un trouble qui l'empeche de comprendre ce qui se passe mais seulement qu'il a saisi qu'il y a alors une rupture dans le lien (on est faché après lui) et il souri simplement pour rétablir le lien dont il a besoin. On peut alors lui répondre que plus tard on refera lien mais que là tout de suite oui je suis fachée parce que je n'apprécie pas qu'il fasse ce geste INTERDIT.
 
Mon fils sourit aussi quand on le gronde. Depuis tout petit, avec nous, ses maîtres et maîtresses (notamment celle de PS qui ne comprenait pas, alors qu'elle devrait savoir pourquoi).
C'est très déstabilisant mais c'est un mécanisme de défense, c'est le stress qui prend le dessus.

Il donnait aussi des tapes sur la tête de mon accueillie. C'était ma première accueillie, la seule et c'était mon fils le ''violent''. Je l'ai hyper mal vécue mais à part
 

Il est vrai que c'est fort désagréable mais si fréquent, peut-être ne pas en faire trop cas, ne pas y donner autant d'importance, rester ferme, essayer les conseils des collègues pour les jeux, et peut-être aussi ne pas trop en parler aux parents des deux enfants, pendant un temps, souvent les enfants du même âge se chamaillent, expriment leurs émotions ainsi, et voir si cela évolue. Le reprendre sur le fait, mais après y revenir à cet âge l'enfant ne se souvient pas ( ce matin tu as tapé le copain, tu te souviens je le dis à maman) me semble inutile. Pour les parents qui vous demandent de démissionner, et oui si c'etait le leur, qui tape, qui mord, etc... ils feraient quoi, c'est cela aussi la socialisation, ce ne sont que des enfants de 2 ans, et parler de troubles du développement, c'est faire un raccourci du développement de l'enfant et le mettre déjà dans une case.
L'enfant tapé, lui, vit comment la situation, c'est important, il n'en est pas à avoir peur de l'autre enfant celui qui tape, à ne pas vouloir jouer avec lui.
Je ne dis pas de minimiser le fait de taper mais de prendre du recul, l'enfant de 2 ans ne tape pas l'autre avec la même intention qu'un adulte le ferait sur un autre adulte.
C'est une façon d'exprimer une émotion.
 
En réalité c'est effectivement un peu de tout ça.
Poser un INTERDIT ferme et clair et agir seulement à l'instant où ça se produit, en reparler plus tard c'est affirmer que le plus important dans la journée de ces enfants c'est que Roger est une brute et Léon une victime, ça les enferme dans ce role, les empeche d'être autre chose.
Je suis certaine que Roger la brute sait aussi faire et être bien d'autres choses ultra positives et il est important que Roger récolte plus d'attention quand il a une action positive pour lui permettre d'activer son circuit de la récompense et l'encourager à recommencer les choses positives.
De même Léon doit savoir bien sur qu'il n'a pas à subir les bouffées emotionnelles de Roger mais qu'il peut dire stop, s'éloigner aussi et reconnaitre les petits details positifs de son copain tout comme de lui même.
On peut comprendre qu'un Parent voudrait résoudre immédiatement une telle difficulté en excluant le vilain coupable mais on n'apprendrait alors ni à Roger ni à Léon comment être au monde. Voilà pourquoi il faut être capable de dire aux Parents que Roger peut des fois être "fatigant" mais aussi relever toutes les fois où ils jouent ensemble, s'aident, pensent à l'autre etc car sinon les Parents de Léon ne feront que visualiser leur enfant comme victime de Roger.
Bien sur le risque pour le mode d'accueil c'est de voir les Parents de Léon retirer son enfant dans l'espoir qu'ailleurs il n'y aurait pas de Roger mais evidement c'est utopique. Il faut donc rassurer les Parents de Léon en expliquant que tu es attentive aux besoins de Léon et à le proteger mais aussi à leur apprendre à tous les deux à vivre sereinement ensemble.
On ne ment pas, mais on doit nous mêmes changer notre propre regard, notre propre lassitude d'une action qui se repete ou on fini par ne voir que ça.

Bien sur il y a tout de même un petit travail à faire avec les Parents de Roger pour leur demander d'aider leur fils à acquerir du savoir être et du savoir vivre... et donc commencer par ne plus jamais accepter qu'il tape sa Mère car comment peut il imaginer que c'est INTERDIT alors qu'à la première personne à qui on doit le respect on ne lui apprend pas la bientraitance?
Ici aussi on rassurre, on a confiance, Roger montre d'autres qualités, est capable d'apprendre mais il a BESOIN de ses figures d'attachements principales pour le faire: ses Parents.
 

A mon sens si on doit respecter une seule personne dans sa vie c'est certainement sa Mère, la personne qui nous a donné la vie.
Je pense vraiment qu'un petit enfant aura bien du mal avec la notion de respect s'il ne l'a pas au moins pour sa maman.
Et il est impossible de respecter quelqu'un tout en le frappant, et ce qu'on lui fasse mal ou pas.
 
Ma réaction face à ce genre de comportement (auquel j'ai déjà eu à faire face) : je prend l'enfant par le bras (sans lui faire mal hein j'en vois venir certains) pour stopper court à son excitation, je le regarde dans les yeux en lui disant fermement "non ! On ne tape pas, on ne tape personne. Personne n'a le droit de te taper, et toi non plus tu n'as pas le droit de taper les copains".
Je trouve inadmissible cette nouvelle vague de ne plus faire preuve de la moindre fermeté envers un enfant qui tape, mort, griffe....
Détourner son attention, lui faire taper dans un coussin, lancer un ballon, et blablabla, à un moment donné il y a des comportements qui exigent un bon "stop !" point final, on ne peut pas toujours mettre en place toute sorte de subterfuges, la vie avec les autres exige d'apprendre à se comporter (ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse).

Enfin je crois que c'est le débat à la mode en ce moment avec l'apparition de ce nouveau référentiel d'accueil du jeune enfant, dont il y a des choses auxquelles je n'adhère absolument pas. Personnellement chez moi je n'accepte aucun geste de violence entre les enfants, on ne mort pas les copains, on ne les tape pas, on ne les griffe pas, on ne leur balance pas des jouets en pleine figure (et à nounou non plus d'ailleurs).

J'ai accueilli un petit garçon qui tapait, criait, jetait les jouets, sans arrêt (il mordait aussi)......j'ai fait un long travail avec cet enfant chez moi, un jour que j'aidais le plus petit à mettre ses chaussures il est arrivé derrière moi et m'a mis une grande claque sur la tête, je me suis retournée, lui ai attrapé la main et lui ai dit "non ! Tu ne me tapes pas 😠" c'est la seule fois où il a levé la main sur moi. Tous les jours lorsque sa maman venait le chercher il la tapait et était infernal, aucune réaction sérieuse de celle-ci 🙄
 
Ma réaction face à ce genre de comportement (auquel j'ai déjà eu à faire face) : je prend l'enfant par le bras (sans lui faire mal hein j'en vois venir certains) pour stopper court à son excitation, je le regarde dans les yeux en lui disant fermement "non ! On ne tape pas, on ne tape personne. Personne n'a le droit de te taper, et toi non plus tu n'as pas le droit de taper les copains".
Je trouve inadmissible cette nouvelle vague de ne plus faire preuve de la moindre fermeté envers un enfant qui tape, mort, griffe....
Détourner son attention, lui faire taper dans un coussin, lancer un ballon, et blablabla, à un moment donné il y a des comportements qui exigent un bon "stop !" point final, on ne peut pas toujours mettre en place toute sorte de subterfuges, la vie avec les autres exige d'apprendre à se comporter (ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse).
idem
je vais même plus loin
la victime : il apprend qu'il ne sera pas protégé par les adultes, et un enfant a besoin a un besoin vital pour sa construction psychique de se sentir en sécurité et comment est ce possible si il subit toute la journée la violence du copain ?
"le bourreau" : bah il apprend tout simplement qu'il peut faire ce qu'il veut en toute impunité, je vous laisse entrevoir les conséquences en grandissant...
 

Ultra d'accord: dès le premier signe de "violence" on l'interdit fermement et systématiquement.
Puis on explique ce qu'on a le droit de faire par contre.
Ensuite si on sait mieux ce que signifie ce geste pour cet enfant alors on peut adapter notre réponse, notre explication mais dans n'importe quel cas on doit poser l'interdit sinon comment l'enfant peut il savoir qu'il n'a pas le droit de le faire?
Et les dernières études démontrent ce que j'ai toujours pressenti: un coussin de la colère pour taper dessus quand l'enfant est débordé par ses émotions ne peut pas être la solution car alors l'enfant apprend qu'il a le droit de taper, n'apprends pas à gérer sa pulsion, c'est lui envoyer le message qu'il a le droit de taper, que c'est normal.
 
Ultra d'accord: dès le premier signe de "violence" on l'interdit fermement et systématiquement.
Puis on explique ce qu'on a le droit de faire par contre.
Ensuite si on sait mieux ce que signifie ce geste pour cet enfant alors on peut adapter notre réponse, notre explication mais dans n'importe quel cas on doit poser l'interdit sinon comment l'enfant peut il savoir qu'il n'a pas le droit de le faire?
Et les dernières études démontrent ce que j'ai toujours pressenti: un coussin de la colère pour taper dessus quand l'enfant est débordé par ses émotions ne peut pas être la solution car alors l'enfant apprend qu'il a le droit de taper, n'apprends pas à gérer sa pulsion, c'est lui envoyer le message qu'il a le droit de taper, que c'est normal.
Complètement d'accord, au lieu d'apprendre à l'enfant que le geste n'est pas acceptable, on lui apprend à taper sur quelque chose de toute façon, lorsqu'il sera adulte il va taper sur qui ? Sur quoi ? (les individus qui défoncent tout dans les rues sous prétexte qu'ils ont la haine.....🤔).
 
J'ai 2 petits de 20 mois, l'un est très dynamique, l'autre, très attentiste.
Quand le plus dynamique chipe un jouet à l'autre, je me dis qu'il prépare l'autre à ce qui se passera à l'école, et qu'il lui donne les premières armes pour savoir comment réagir (sous ma surveillance, ce qui est bien plus confortable que ce qui se passera à l'école)
Tu peux expliquer ça aux PE de celui qui subit
 

J'ai eut une petite qui chez moi était systématiquement la victime désignée, elle était en retrait, se laissait prendre tous les jouets. Je passais donc mon temps à gendarmer et systématiquement à proteger ma petite victime. Puis un jour la maman me raconte comme sa fille est "une vraie tigresse" avec ses 2 grandes soeurs, que c'est elle qui mène le monde. Nous etions bien surprises toutes deux. Alors j'ai legèrement changé ma façon de faire car j'ai compris que ma "victime" se positionnait ainsi parce qu'elle avait alors le bénéfice de ma protection et non parce qu'elle ne savait pas se defendre et se faire respecter. Les autres enfants la voyant comme victime surtout parce qu'elle et moi renvoyions cette image d'elle. Bien sur quand je parle de victime je parle "juste" d'un partage des jouets et de l'espace pas très équitable, pas de coups portés (car ça c'est toujours interdit). En feignant de temps en temps de ne pas voir qu'on venait de lui chipper le jouet (au lieu d'intervenir tout de suite) je lui ai laissé l'opportunité à elle de se positionner plus clairement avec ses camarades (toujours sans violence bien sur) et en moins d'une semaine il n'y avait plus ce jeu de victime et bourreau. J'ai trouvé cette expérience TRES interressante.

Plus tard j'ai eut un autre groupe où tout au long de la semaine n'était pas de la même composition, l'occasion d'observer que dans telle configuration c'est Cunégonde qui prends complètement le lead sur les autres alors que dans l'autre confirguration elle devient attentiste, marionnette dans les désirata des autres. Ca aussi c'est très interressant car cela veut dire que le caractère n'est pas figé du tout, rien n'est gravé dans le marbre, les relations c'est comme du ping pong: chacun ré-agit en fonction de l'autre.

Ce qui bien sur ne veut pas dire qu'une personne violente ne le fait que parce qu'elle y serait autorisée, voire poussée par l'effacement de sa victime. Mais dans ces âges où nous les avons, les elever, les éduquer c'est leur apprendre le vivre ensemble justement, avec nos différences.
 
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