Parler des sujets difficiles

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Celia56

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25 Octobre 2022
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Bonjour,
Une deuxième discussion pour un sujet sur lequel je me sens complètement débordée.
Je garde actuellement des périscolaire le mercredi en plus de mes petits loulous.
Comme beaucoup d'enfants, ils sont soumis (télé et copains d'école) à des contenus violents et non adaptés (dessins animés et films de super héros).
Quand ils jouent, leurs jeux tournent principalement autour de la mort, les blessés, les incendies, les explosions, etc. C'est vraiment très violent et mes petits de 2-3 ans embrayent dessus en répétant et en reproduisant.
Je tiens à signaler que les parents sont plutôt vigilants sur les contenus dans l'ensemble.
Je suis cependant complètement dépassée et je ne sais pas quoi faire. Faut il interrompre le jeu malgré le fait que c'est un moment de travail pour le cerveau de l'enfant ? Comment expliquer que la mort n'est pas quelque chose d'anodin (mais n'est-ce pas mon propre ressenti actuel car c'est un sujet très difficile pour moi actuellement) ?
Est-ce mon rôle de limiter ou d'expliquer ? Comment dire aux parents qu'il faut être vigilant (j'ai déjà fait une mise au point là dessus) ?
Bref, j'aurais vraiment besoin de vos éclairages là dessus. Je m'excuse si tout est un peu confus mais c'est vraiment le bazar dans ma tête à ce sujet. Je cherche à avoir une attitude professionnelle sur ce problème et je voudrais savoir si vous voudriez bien m'aider à prendre du recul là dessus.
Je précise que les temps étant durs, il m'est impossible de rompre ces contrats.
 
Ma conduite serait:
- j'interomps ce jeu en expliquant à l'enfant qu'ici, chez Nounou on est en terrain pacifique donc pas de jeu de ce genre chez moi, d'autant que ça pourrait inquiéter les plus jeunes
- je ré-explique discrètement (loin des oreilles de l'enfant) que j'ai du encore reprendre ça avec lui, que ça semble être assez reccurent, qu'alors il faudrait peut être verifier si quand il est censé être au lit par exemple n'entendrait il pas la télé ou un autre écran

Si pour un enfant qui vit dans un lieu en guerre il est normal et certainement même bénéfique de faire ce genre de jeux, ce n'est pas le cas chez nous et franchement pas du tout indispensable à son developpement, bien au contraire.

Est ce que mon point de vue est pro ou pas je n'en sais rien mais ça reste le mien.
 
Si c'est à côté des bébés, je restreindrai les jeux violents en leur présence, quitte à ce que les plus grands soient plus libres pendant la sieste des petits. Par contre jouer à combattre, la mort etc. fait aussi partie du développement des petits garçons. Je n'ai pas connu encore de petits garçons ne jouant pas à ce type de jeu de "bagarres". Ce sont des trucs qu'ils ont besoin d'explorer, après, ça passe.
 
"fait aussi partie du développement des petits garçons"

mais pas des filles???
A moins que ce soit simplement parce qu'on est "rassuré" par le côté "combattant" du garçon qui ferait de lui "un vrai mec" alors qu'on attends d'une fille qu'elle soit dans le maternage, la douceur, le soin.
Perso garçon ou fille personne ne fait de jeux violents ou de guerre ou je ne sais quoi chez moi.
Et qu'il y ait un pénis ou une vulve dans la culotte mon discours à ce sujet a toujours été identique.
J'ai moi même un garçon et une fille, aujourd'hui adultes, et ni l'un ni l'autre ne semble avoir été affecté dans leur développement.
J'avoue être très interloquée par cette idée qu'un garçon aurait besoin d'explorer les jeux de violence et je suis encore plus interloquée par le fait de penser que ce besoin ne s'adresserait par contre pas aux filles?!
Mais je reconnais que sur le sujet de l'égalité fille garçon et celui d'apprendre le respect et la bienveillance dès le plus jeune âge, je suis peut être assez psycho rigide.
 
Très sensible dès mon enfance aux inégalités des sexes, j' ai toujours combattu ça.
Il y a 30 ans, je pensais que c'était surtout notre éducation qui les influancait sur ces différences de comportement.
J'ai vite compris que je me trompais, même s'il y a toujours des enfants qui démentent les généralités, j'ai bien vu que les fillettes allaient naturellement vers les bébés et les jeux de collaboration avec beaucoup d'échanges verbaux, alors que les garçons sont plus souvent dans le chahut
 
Curieux que je n'observe pas du tout la même chose, pourtant avec plusieurs dizaines d'enfants passés ici.
Je refais mon comptage dans ma tête et pourtant j'ai bien eut jusqu'à présent autant de petites filles qui chahutaient et voulaient improviser une arme que de garçons, ainsi que autant de petits garçons calmes, qui jouent à la poupée et parlent super bien.
Mais peut être que c'est mon désir personnel de voir cette égalité, cette éducation non genrée qui pose un filtre sur mes observations, encourageant cette état d'esprit chez les Loulous?
Ou pas.
Si un jour l'un d'eux vient me dire qu'il est en psychothérapie parce que je lui ai appris que la violence n'avait pas à être la norme dans une société civilisée alors je lui présenterais mes plus plates excuses.
En attendant si un jour je devais banaliser les jeux de violence (et je ne vois pas ce qui m'amènerait à le penser) j'ose espérer être en capacité d'offrir la même "opportunité" aux filles qu'aux garçons.
 
Pour ma part, ce que j'observe en tout cas en terme de différences entre filles et garçons (en moyenne bien sur, car la variabilité entre enfants est enorme), c'est un besoin de mouvement (bouger, courir...) plus important chez les garçons, et une capacité plus élevée chez les filles à rester assise pour jouer
L'attirance des garçons pour les jeux de combat peut être liée à ça, alimentée ensuite par tout l'aspect culturel de notre société (vidéos, jeux...)
 
Alors pour ma part je suis assez partagée.

Je suis d'accord que je m'interrogerais aussi parce que mélange des âges, présence des tout petits....

Je mettrais un holà au regard de l'attitude des enfants, de l'escalade des paroles ou de la récurrence des actions violentes.

Mais en même temps, j'en ai parfois marre du politiquement correct ou de la bienveillance à outrance. Faire la bagarre, dire qu'on joue à tirer de coups de pistolet, jouer aux méchants, ca reste un jeu , tant que toute la palette des jeux et interactions sociales est abordée ( c'est à dire que les enfants ne s'enferment pas dans ces jeux de bagarre). Ils experiment les limites et s'emparent aussi de ce qu'ils entendent et jouent peut-être avec leurs peurs.... Surtout avec le contexte actuel. Jouer à se faire peur, jouer aux méchants c'est aussi maîtriser la chose, avoir un pouvoir de décision la dessus....
Quand un petit met le poupon dans le four, ça me fait rire, et j'en rajoute, quand on fait une potion magique avec de la cervelle de sorcière, ça me fait rire....
 
Peut être que je détournerais tout ça en dérision, comme on le peut faire quand on joue au docteur. Je me suis déjà fait couper les jambes, les bras, la tête avec un scie....
On joue aux pompiers, ou aux ambulances bah c'est normal d'être blessé, qu'il y ait le feu....
 
Peut être que je détournerais tout ça en dérision, comme on le peut faire quand on joue au docteur. Je me suis déjà fait couper les jambes, les bras, la tête avec un scie....
On joue aux pompiers, ou aux ambulances bah c'est normal d'être blessé, qu'il y ait le feu....
Se détendre sur le sujet et agir comme tu le fais, je suis tout à fait d'accord.
Ce sont des " jeux symboliques", à encadrer bien sûr en raison du risque de blessures, mais des jeux au même titre de ceux que tu cites.
Il y a quelques articles sur le net qui permettent de "détricoter" quelques idées reçues...
 
@ANNICK44 j'ai beaucoup moins de recul avec mon fils de 8 ans quand il me parle de couteaux 😱. C'est une peur de ma part et il en joue !

C'est comme les jeux vidéos ( je n'ai jamais joué) mais tuer des zombies ne fait pas de nous des psychopathes. Parce que sinon à ce compte là, on ne regarde pas de film d'horreur et on ne lit plus les tragédies grecques à l'école
 
Bonjour, qu'on le veuille ou pas, il y a une réelle différence entre les files et les garçons. Et vouloir que les uns soient moins agressifs et que les autres soient plus volontaires, ça part d'une bonne volonté d'égalité mais pour moi c'est nier les inégalités physiologiques inhérentes à l'humain et surtout c'est dévaloriser les compétences intrinsèques de chacun.
Pourquoi vouloir absolument qu'un garçon soit plus doux, plus posé et qu'une fille soit plus agressive ? Chacun doit pouvoir être ce qu' il veut (agressif, volontaire, sportif, doux, posé, dans la retenue...etc...) dans le respect des règles de vie en société.
Dans le cas de la postante je dirais que des enfants qui sont cadrés 8 h par jour par des règles scolaires ont besoin de lâcher la pression et bien souvent ils font les fous et sont dans le contact physique. Et surtout comme tous les enfants ils apprennent en imitant les situations qu'ils "voient" dans leur entourage, télé, histoire, grand frère... Donc pour moi la bagarre pourquoi pas mais pas d'insultes, et pas de mise en danger des autres et de soi même et on peut aussi les aider à canaliser leur énergie en leur faisant faire des jeux physiques, puisqu'ils aiment la bagarre, leur parler des chevaliers et des tournois, leur proposer des joutes physiques, leur parler de l'entraînement des pompiers et leur montrer ce qu ils font, des courses, des pompes...etc...
 
Pourquoi vouloir absolument qu'un garçon soit plus doux, plus posé et qu'une fille soit plus agressive ?
Dans certaines circonstances, J'aimerais qu'il en soit ainsi !
Cela étant, mon expérience ( professionnelle d'ass mat, et privée de maman etc... ) m'a bien démontré le contraire.
Même s'il y a existe des exceptions, on ne peut le nier, d'une manière générale, les filles sont plus douces et posées que les garçons, il suffit de regarder leurs jeux...
 
Mille mercis pour toutes ces réponses. Ça va me permettre de bien y réfléchir et de prendre un peu de recul.
Pour préciser, il y a peu de gestes violent. C'est surtout au niveau du langage. Beaucoup d'évocation de blessés, de morts, de "je vais te tuer/te jetter/te frapper".
Ça m'interroge vraiment car ce sont des enfants très doux et gentils en dehors de ces moments.
 

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